La nature à Ornon au cours du temps :
Nos hameaux bientôt au cœur d’une forêt
Nous assistons depuis les années à une disparition progressive des champs et une progression croissante de la forêt. Vous pouvez évaluer cette évolution en comparant les photographies jointes, montrant des hameaux d’Ornon à différentes époques.
Il fut un temps où l’agriculture devait nourrir une population de 600 personnes vivant en semi-autarcie et où tous les champs étaient soit cultivés soit utilisés comme pâtures jusqu’au niveau du col et de la basse montagne. Afin de nourrir les bêtes durant l’hiver, tous les champs étaient fauchés manuellement, selon des techniques adaptés au relief. Cette pratique de la fauche était déterminante pour la conservation des formations végétales et de leur richesse floristique et faunistique.
La disparition des champs ouverts et leur remplacement par la forêt sont le résultat direct de l’arrêt de la fauche en montagne. La production de foin s’est en effet délocalisée dans les plaines ou elle peut être mécanisée. Le pastoralisme, s’il limite la progression des forêts, ne remplace pas entièrement la fauche car les moutons ou les vaches se nourrissent de manière sélective et rejettent les plantes épineuses.
Seules les chèvres avaient la particularité de se nourrir avec pratiquement n’importe quelle plante ou arbre, mais elles ne sont malheureusement plus élevées sur Ornon. On assiste donc dans les anciens champs, autrefois fauchés, à la prolifération des églantiers et de l’aubépine refermant la zone de pâture. Puis dans ces ilots épineux vont s’étendre et permettre la pousse des premiers arbres, généralement des frênes, qui formeront les premiers bosquets au sein desquels pousseront les fayards et des résineux généralement des épicéas.
Ceci modifie notre paysage et en diminue la beauté, mais surtout ces prairies de basse altitude sont nécessaires à la biodiversité. Des centaines de plantes s’y sont acclimatées et développées qui sont menacées de disparition.
Cette progression des forêts est accentuée par la plantation volontaire de plants d’épicéa dans les années 1960, plantation encouragée par les eaux et forêts fournissant alors gracieusement les plants d’épicéa pour développer nos forêts. Ces sapinières entourent maintenant le hameau d’Ornon d’une forêt impénétrable qui nécessiterait d’être éclaircie pour permettre une croissance en épaisseur des sapins.
En montagne, le réchauffement climatique se rajoute à ces modifications paysagères en faisant remonter en altitude la frontière naturelle entre forêt et alpage, due aux gelées hivernales.
Pouvons-nous enrayer ces phénomènes ? s’il est difficile voire impossible de retrouver le paysage d’antan, nous pouvons freiner cette progression et maintenir des ilots de prairies et de biodiversité autour des hameaux et en basse montagne : arrachage de jeunes plants, débroussaillement manuel ou mécanique des épineux…
ADEO peut y participer sur la base du volontariat, en partenariat avec les associations et groupement pastoraux, l’organisation Natura 2000 et la mairie. Ce sera un de nos défis à relever.
La Poyat d'Ornon 1970
La Poyat d'Ornon 2016
Col d'Ornon vu de la Buffe 2010
Col d'Ornon vu de la Buffe 1930
Le Rivier d'Ornon 2013
Le Rivier d'Ornon 1900
La route vers le Col d'Ornon au dessus du Rivier. 1930
Ornon, vue de La Poutuire en 1890
Au premier plan moulin à eau pour le blé disparu aujourd'hui
Le Guillard. 1930
Le Guillard. 1960
Le Guillard 2019
La Poutuire. 1960
La Poutuire 2019